Jolies jambes… à quelle heure elles s’ouvrent?

Je regrettai instantanément ce que je venais de dire, maudissant ma stupidité en me mordant la langue de dépit. Elle se tourna lentement en faisant grincer le tabouret du bar sur lequel elle était assise et me dévisagea de ses grands yeux de biche.

Elle était d’une beauté baroque, excessive, presque insoutenable. Ses cheveux flottaient autour de sa tête comme un nuage cuivré et la pente douce et dénudée de son décolleté semblait interminable. Sa peau était légèrement constellée de petites gouttes de sueur qui provoquaient chez moi une soif étrange, une envie impétueuse de la boire jusqu’à la lie. Sa jupe était trop courte pour être honnête, fendue et provocante. Quant à ses jambes, je n’osai même pas permettre à mon regard de s’y aventurer une seconde fois.

 «C’est sûrement la phrase de drague la plus stupide que j’ai entendue de toute ma vie. Il faut vraiment avoir du talent et de l’imagination pour être aussi médiocre…» me dit-elle d’une voix céleste, irréelle. D’un seul regard, elle me tint en suspens pendant un moment qui me sembla une éternité, m’enveloppant dans les effluves épicés de son parfum.

 Soudain, comme un coup de tonnerre, elle sourit et me dit : « Tu viens me baiser dans la ruelle?»

Cet article, publié dans Récits, est tagué . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire